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Objectifs Saisir l’hĂ©ritage littĂ©raire et les caractĂ©ristiques de la fable, connaĂźtre un auteur. 1. L'auteur, l'imitateur a. L'hĂ©ritage littĂ©raire En latin, fabula » signifie histoire ou rĂ©cit ». Les premiĂšres fables datent de 2000 ans avant Ce sont de courts rĂ©cits illustrant une idĂ©e. Le premier auteur connu est Esope, nĂ© en GrĂšce, vers 620 avant qui propose de petites histoires en prose sans vers parlant des hommes Ă  travers les animaux et invitant Ă  une rĂ©flexion morale. PhĂšdre, nĂ© en Thrace vers 15 ans avant reprend les fables d’Esope pour les mettre en vers. Marie de France, nĂ©e au 12e siĂšcle, s’inspire des fables d’Esope dans L’Ysopet. b. L'auteur 1621-1695 Jean de La Fontaine est nĂ© en 1621 dans un milieu bourgeois, au siĂšcle de Louis XIV. TentĂ© par l’église, il quitte les ordres rapidement pour se consacrer au droit, et surtout Ă  la lecture. Il mĂšne une vie de bohĂšme, entre protection des plus grands, frĂ©quentation des salons littĂ©raires et Ă©criture de théùtre, poĂšmes et fables. Le premier recueil des Fables, soit 126 fables, paraĂźt en 1668, dĂ©diĂ© Ă  Monseigneur Le Dauphin, jeune fils du roi. Il entre Ă  l’AcadĂ©mie française aprĂšs la seconde publication de ses Fables en 1684. 2. Les Fables, l'univers a. Le rĂ©cit dynamique Le rĂ©cit est rapide, racontĂ© au passĂ©, gĂ©rĂ© par un narrateur qui intervient au prĂ©sent pour rendre la narration plus vivante prĂ©sent de narration ou s’adresser directement au lecteur qui participe de l’aventure, appelĂ© Ă  rĂ©agir. D’emblĂ©e un Ă©lĂ©ment perturbateur bouleverse la situation. La progression est vivante et variĂ©e jusqu’à la situation finale, pour divertir comme une petite comĂ©die. Les personnages sont caractĂ©risĂ©s efficacement en quelques dĂ©signations prĂ©cises et s’expriment directement. Les dialogues confĂšrent une dimension théùtrale au rĂ©cit. Exemple Dans, Le Rat et l’huĂźtre livre 8 la fable met en scĂšne un jeune rat orgueilleux qui part dĂ©couvrir le monde, en abandonnant patrie et famille. Le rĂ©cit est rapide sa fuite est narrĂ©e au prĂ©sent il laisse lĂ , va courir, abandonne
 » ainsi que ce qu’il croit atteindre, un empire maritime », alors qu’il n’a pas franchi le champ. Ses erreurs de jugement et son assurance orgueilleuse l’entraĂźnent bien vite vers une mort immĂ©diate. Il cĂšde Ă  la tentation d’une huĂźtre grasse qui se referme sur lui. Du dĂ©part Ă  la chute, le rĂ©cit est palpitant et se referme aussi subitement que le coquillage, ouvrant sur une morale. b. La comĂ©die humaine Une ample comĂ©die Ă  cent actes divers, et dont la scĂšne est l'univers. » Le fabuliste peint la sociĂ©tĂ© humaine et ses rouages l’argent, l’amour, le pouvoir, la puissance, la mort, le travail, la libertĂ©, la justice
 Les personnages sont des animaux personnifiĂ©s qui singent les hommes Ă  travers leurs qualitĂ©s et dĂ©fauts. Il dĂ©nonce le ridicule de l’homme puissant tyrannisant le plus faible, la femme infidĂšle, le courtisan imitant le maĂźtre
 Exemple Le Chat, la belette et le petit lapin livre 7 met en scĂšne une belette qui a volĂ© le territoire d’un petit lapin, au nom de la loi du plus fort. Le chat, ermite trĂšs pieux, est instituĂ© juge arbitre expert sur tous les cas » et dĂ©vore les deux petits animaux. Les animaux ont tous des caractĂ©ristiques humaines la belette et le lapin reprĂ©sentent des petits souverains Ă©loignĂ©s de la cour et le chat incarne le roi. Il y a une Ă©vidente critique de la justice le chat est en apparence un ermite mais gros et gras », il est en apparence sage mais rĂ©sout le conflit en privilĂ©giant son intĂ©rĂȘt propre ! La justice est hypocrisie et mascarade elle fait rĂ©gner la loi du plus fort et ne prend nullement la dĂ©fense du plus faible. c. La morale Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. », Ă©crit La Fontaine au Dauphin, en dĂ©dicace de son recueil. L’auteur dĂ©montre une vĂ©ritĂ© et Ă©nonce des conseils de vie. Exemple Dans La Tortue et les deux canards livre 10, une tortue est portĂ©e par deux canards, mordant un bĂąton tenue par les oiseaux. Devant l’admiration des observateurs, elle rĂ©pond, tombe et meurt. Le rĂ©cit illustre deux morales les hommes boiteux dĂ©sirent l’évasion l’homme est toujours insatisfait ; la vanitĂ© et l’orgueil sont des dĂ©fauts dangereux l’homme devrait apprendre la modestie et oublier sa prĂ©tention
. d. La forme La Fontaine s’appuie sur les ressources d’un texte poĂ©tique les rimes, les effets sonores, les rythmes. Exemple Dans Le HĂ©ron livre 7, La Fontaine exploite toutes les possibilitĂ©s pour ridiculiser le hĂ©ron des allitĂ©rations rĂ©pĂ©titions de sons comme l » rythmant la marche de l’animal ; utilisation des alexandrins vers longs de 12 pieds pour mimer la longueur de l’animal ; rĂ©pĂ©tition de l’adjectif long » ; rythme saccadĂ© du vers avec des brĂšves exclamatives qui accentuent l’indignation du vaniteux
 L'essentiel Les Fables de La Fontaine ont toujours connu un immense succĂšs, ce dont tĂ©moignent les enfants rĂ©citant encore les textes ou plusieurs metteurs en scĂšne jouant les textes de La Fontaine, nombre d’auteurs Queneau, Charpentreau et illustrateurs du 20e siĂšcle qui mettent en valeur la critique sociale et morale. Vous avez dĂ©jĂ  mis une note Ă  ce cours. DĂ©couvrez les autres cours offerts par Maxicours ! DĂ©couvrez Maxicours Comment as-tu trouvĂ© ce cours ? Évalue ce cours ! RĂ©pondre 3 on une question Pouvez vous m'aidez Ă  faire ma dissertation ' faut-il prendre les fables de la fontaine au sĂ©rieux svp? - rĂ©ponse sur le e-connaissances.com A l’approche de la fin de l’annĂ©e scolaire et de l’épreuve anticipĂ©e de français, nous proposons ici un exemple de commentaire composĂ© rĂ©digĂ©, Ă  propos d’une des fables de la Fontaine les deux amis. A propos de la mĂ©thodologie de cet exercice, vous pouvez consulter mes autres articles sur le commentaire composĂ©. Texte de la Fable de la Fontaine les deux amis second recueil – 1678 Deux vrais amis vivaient au Monomotapa L’un ne possĂ©dait rien qui n’appartĂźnt Ă  l’autre Les amis de ce pays-lĂ  Valent bien, dit-on, ceux du nĂŽtre. Une nuit que chacun s’occupait au sommeil, Et mettait Ă  profit l’absence du soleil, Un de nos deux Amis sort du lit en alarme ; Il court chez son intime, Ă©veille les Valets MorphĂ©e avait touchĂ© le seuil de ce palais. L’ami couchĂ© s’étonne, il prend sa bourse, il s’arme ; Vient trouver l’autre, et dit Il vous arrive peu De courir quand on dort ; vous me paraissez homme A mieux user du temps destinĂ© pour le somme N’auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ? En voici. S’il vous est venu quelque querelle, J’ai mon Ă©pĂ©e, allons. Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle Était Ă  mes cĂŽtĂ©s ; voulez-vous qu’on l’appelle ? Non, dit l’ami, ce n’est ni l’un ni l’autre point Je vous rends grĂące de ce zĂšle. Vous m’ĂȘtes en dormant un peu triste apparu ; J’ai craint qu’il ne fĂ»t vrai, je suis vite accouru. Ce maudit songe en est la cause. Qui d’eux aimait le mieux ? Que t’en semble, lecteur ? Cette difficultĂ© vaut bien qu’on la propose. Qu’un ami vĂ©ritable est une douce chose! Il cherche vos besoins au fond de votre cƓur ; Il vous Ă©pargne la pudeur De les lui dĂ©couvrir vous-mĂȘme. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s’agit de ce qu’il aime. Introduction du commentaire La fable Les deux amis » fable XI, livre XIII composĂ©e d’alexandrins et d’octosyllabes est tirĂ©e du second recueil des Fables de Jean de La Fontaine. Elle met en scĂšne deux amis. L’un d’eux se prĂ©cipite suite Ă  un rĂȘve prĂ©occupant dans la chambre de l’autre qui, inquiet, se rĂ©veille et lui offre pour le satisfaire son Ă©pĂ©e, sa bourse et son esclave. La Fontaine prend Ă  tĂ©moin le lecteur des vertus de l’amitiĂ©. Dans le but d’apprĂ©cier l’efficacitĂ© de cet apologue qui illustre l’idĂ©e selon laquelle tout ami vĂ©ritable se doit d’ĂȘtre gĂ©nĂ©reux, prĂ©venant et attentionnĂ©, on s’intĂ©ressera d’abord au dĂ©roulement du rĂ©cit autour du thĂšme de l’amitiĂ© rĂ©ciproque. Dans un deuxiĂšme temps, nous montrerons la portĂ©e critique mais aussi universelle de la fable sous des dehors par endroits divertissants. I – Une amitiĂ© sous le sceau de la sincĂ©ritĂ© et de la rĂ©ciprocitĂ© DĂšs l’ouverture, le thĂšme de l’amitiĂ© est placĂ© sous le sceau de la sincĂ©ritĂ© Deux vrais amis ». Le terme ami »est repris six fois au fil du texte de façon explicite. Par ailleurs, l’auteur indique ce sur quoi repose cette amitiĂ©. Les deux amis rivalisent en termes de gĂ©nĂ©rositĂ© matĂ©rielle pour l’un qui donne son Ă©pĂ©e », sa bourse » ou son esclave » et affective pour l’autre vous m’ĂȘtes en dormant un peu triste apparu ». Bien que les deux amis soient liĂ©s socialement et intimement il court chez son intime », l’auteur prend soin de les distinguer. Ils sont prĂ©sentĂ©s comme dans un diptyque l’un a un comportement statique endormi et l’autre en perpĂ©tuel mouvement il court », je suis vite accouru ». On se rend compte que l’auteur prend soin de prĂ©ciser les degrĂ©s de l’amitiĂ© qui se joue sur le plan de la gĂ©nĂ©rositĂ©, de la crainte voire de la tristesse. Autrement dit, l’auteur fait preuve d’une trĂšs grande finesse d’observation. On se rend compte que l’ami qui a Ă©tĂ© rĂ©veillĂ© anticipe les besoins de l’autre. Cette sollicitude renvoie en quelque sorte la sollicitude de l’autre que son rĂȘve tourmente en miroir. Le dialogue qui s’établit entre les deux personnages se situe au cƓur du rĂ©cit, occupant prĂšs de la moitiĂ© des vers, constitue une petite scĂšne de théùtre. Reste que l’ensemble des rĂ©pliques pourrait-on dire ne trouvent pas de rĂ©ponse. L’échange est en suspens au point de mettre en valeur la sollicitude qui anime les personnages. Par ailleurs, cette situation tend Ă  lĂ©gitimer l’appel au lecteur que l’auteur tutoie pour une meilleure implication Qui d’eux aimait le mieux? Que t’en semble lecteur ? ». Cette implication du lecteur apparaissait en filigrane dĂšs le dĂ©but Ă  travers le possessif nos amis ». Probablement faut-il comprendre que l’amitiĂ© repose sur cet Ă©change bien plus qu’elle ne dĂ©pend d’un comportement ou d’un autre. II – Une critique sociale Il n’est pas impossible que l’on ait affaire Ă  la mise en oeuvre d’une amitiĂ© allĂ©gorique au service d’une critique sociale. En effet, on se rend compte que le dĂ©but de la fable campe un dĂ©cor utopique rappelant l’Orient Monomotapa » qui dĂ©payse le lecteur et l’invite Ă  une mise Ă  distance de la situation. Ce dĂ©paysement est renforcĂ© par l’anonymat des deux personnages l’un l’autre », chacun », l’ami », qui d’eux » qui donne Ă  la fable un caractĂšre gĂ©nĂ©ralisant voire universel. D’un point de vue stylistique, les vers 3 et 4 sont des octosyllabes qui marquent un dĂ©crochement dans le rĂ©cit » les amis de ce pays-lĂ  valent bien, dit-on, ceux du nĂŽtre ». On assiste Ă  un processus d’éloignement pays-lĂ  » et de rapprochement nĂŽtre » sur le mode ironique dit-on » placĂ© au cƓur du vers. L’auteur incite le lecteur Ă  observer la situation et au-delĂ  des personnages, la sociĂ©tĂ© dans laquelle ils Ă©voluent d’un Ɠil critique. Les deux personnages appartiennent au rang de la noblesse d’aprĂšs le lexique qui les caractĂ©rise le palais », l’épĂ©e », le valet », l’esclave ». Probablement peut-on y reconnaĂźtre une critique implicite de la sociĂ©tĂ© aristocratique du XVIIĂšme siĂšcle. L’ironie donne plus d’épaisseur au texte. La rĂ©fĂ©rence mythologique Ă  MorphĂ©e est de l’ordre de l’ironie bien qu’elle contribue Ă©galement Ă  crĂ©er une atmosphĂšre dĂ©paysante. On remarque par ailleurs que le dialogue est construit sur un rythme rapide, trĂšs vivace, proche du comique de mots qui fait Ă©cho au comique de situation, notamment lorsque le personnage court dans tous les sens. L’ensemble ne peut laisser le lecteur indiffĂ©rent. Tout concourt Ă  stimuler la rĂ©flexion du lecteur sensible Ă  la sincĂ©ritĂ© des sentiments dans un premier temps. L’implicite du texte vers lequel l’interpellation au lecteur oriente, dĂ©stabilise les certitudes d’une premiĂšre lecture. Conclusion On se rend compte que cet apologue focalisĂ© sur le thĂšme de l’amitiĂ© repose entiĂšrement sur le questionnement. Le dialogue au cƓur du rĂ©cit en est une illustration. L’auteur met en scĂšne une situation simple, claire et convaincante par l’efficacitĂ© de la mise en scĂšne. Reste que l’implicite du texte laisse entendre que le texte suppose plusieurs lectures, notamment celle d’une critique sociale de l’aristocratie, que seuls des initiĂ©s peuvent percevoir. L’apologue sous des dehors de simplicitĂ© rĂ©vĂšle un surcroĂźt de sens. As-tu des questions ? Si oui, n’hĂ©site pas Ă  les poser en commentaire. Tu peux Ă©galement venir participer Ă  nos stages de français pendant les vacances scolaires, afin de bien te prĂ©parer pour le bac ! Contactez-nous pour plus d'informations J'interviens avec le souci constant de rĂ©pondre au plus prĂšs des besoins des Ă©lĂšves de collĂšge et de lycĂ©e dans un espace inĂ©dit de travail en petits groupes. I ÉlĂ©ments de culture littĂ©raire 1. L'argumentation → distinction -a) argumentation directe : = genre qui aborde un sujet de rĂ©flexion, ouvertement Ex : Les essais oĂč Montaigne se propose de disserter sur tel ou tel sujet -b) argumentation indirecte : = genre qui emploie le dĂ©tour de la fiction pour aborder un sujet Ex : Les Fables oĂč La Fontaine met en scĂšne des animaux pour Forum Archives du forum Divers [ARCHIVE] Philosophie Dissertation sur les fables de la Fontaine Affichage des rĂ©sultats 1 Ă  3 sur 3 12/02/2005, 21h25 1 metalleuxxx Dissertation sur les fables de la Fontaine - Sujet"je te soutiens que scĂ©lĂ©rat pour scĂ©lĂ©rat,il vaut mieux ĂȘtre un loup qu'un homme" commenter/discuter cette affirmation extrait de la fable 1 du livre XII Qu'est ce que je peux raconter???? aidez moi SVP !!!!! d'avance merkii - 12/02/2005, 21h32 2 kron Re Dissertation sur les fables de la Fontaine L'homme est un loup pour l'homme, il cherche a le vaincre, a etendre sa domination... mais en fait je n'ai pas trop d'idĂ©es... tu es en quelle classe? pour savoir a peu pres le niveau de la dissert que tu demandes Voila j'attends tes precisions +++ 12/02/2005, 21h44 3 metalleuxxx Re Dissertation sur les fables de la Fontaine eh c deja pa mal ! je suis en PCSI Sur le mĂȘme sujet Fuseau horaire GMT +1. Il est actuellement 04h37.

Lesnouvelles oeuvres au programme 2022-2023 seront disponibles prochainement. A noter : les 5 oeuvres de l'ancien programme seront supprimĂ©es fin aoĂ»t 2022 : Mme de Lafayette, La Princesse de ClĂšves; Sarraute, Enfance; Stendhal, Le Rouge et le Noir; Verne, Voyage au centre de la Terre; Yourcenar, MĂ©moires d’Hadrien

ANTHOLOGIE DE FABLES DE LA FONTAINE critique du roi et de la caur par l’intermĂ©diaire de diffĂ©rents oiseaux » or 19 Sni* to View vers un thĂšme commun les oiseaux Nous allons voir comment Jean de la Fontaine critique la cour de Louis XIV Ă  travers la personnification de ces oiseaux. L’oiseau, symbole de l’amitiĂ©, de l’amour comme dans les deux pigeons » oĂč la Fontaine engage le lecteur Ă  entretenir cette amitie et cet amour. L’auteur utilise plusieurs fois le corbeau dans ses fables, symbole de la mort. Mais les oiseaux sont aussi qualifiĂ©s de majestueux, orgueilleux avec le hĂ©ron, de gourmands vec le corbeau et le milan, de serviteurs zĂ©lĂ©s et sots avec le faucon et la mouche, d’honnĂȘtes avec la perdrix, toujours en noise » en parlant des coqs. Et pour finir, de supĂ©rieurs, de divins avec l’aigle l’oiseau Jupiter la poule et le dragon. Ce thĂšme est intĂ©ressant car cela permet de voir comment Jean de la Fontaine utilise ces animaux qui sont Ă  la fois similaires par leur propre nom d’oiseau mais diffĂ©rents par leurs comportements et qualifications, afin de critiquer le roi Louis XIV et la cour tout en Ă©vitant la censure. Les fables de l’anthologie sont regroupĂ©es selon les aractĂ©ristiques et les qualitĂ©s de ces oiseaux. Plan Les deux pigeons ; livre IX, Le renard et la cigogne ; livre l, 18
. Le milan et le rossignol ; livre IX, Le corbeau et le renard ; livre Le corbeau voulant imiter lg l’hirondelle ; livre X, 6.. 

. 10 Les vautours et les pigeons ; livre VII, La perdrix et les coqs; livre X, La poule aux Ɠufs d’or ; livre V, 13

 Les deux coqs ; livre VII, 13
 Le coche et la mouche ; livre VII, Le faucon et le chapon , livre VIII, 21 
 12 Le dragon Ă  plusieurs tĂȘtes et le dragon Ă  plusieurs queues ; Le hĂ©ron ; livre VII, 4. Les deux pigeons ? les deux pigeons » est une fable extraite du livre IX des fables, oĂč la Fontaine engage le lecteur Ă  approfondir et ? livre rechercher l’amltiĂ© et l’amour dans le but d’atteindre le bonheur. Le pigeon est un oiseau plutĂŽt ordinaire, l’auteur l’utilise afin de reprĂ©senter une partie de la societĂ© simple de son temps. ravaux, Les dangers, les soins du voyage, Changent un peu votre courage. Encor, si la saison s’avançait davantage ! Attendez les zĂ©phyrs. Qui vous presse ? un corbeau Tout Ă  l’heure annonçait malheur Ă  quelque oiseau. Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que faucons, que rĂ©seaux. ? HĂ©las, dirai-je, il pleut Mon frĂšre a-t-il tout ce qu’il veut, Bon soupĂ©, bon gĂźte, et le reste ? » Ce discours Ă©branla le cƓur De notre imprudent voyageur Mals le dĂ©sir de voir et l’humeur inquiĂšte L’emportĂšrent enfin. Il dit Ne pleurez point ; Trois jours au plus rendront mon Ăąme satisfaite Je reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures Ă  mon frĂšre ; Je le dĂ©sennuierai. Quiconque ne voit guĂšre N’a guĂšre Ă  dire aussi. Mon voyage dĂ©peint Vous sera d’un plaisir extrĂȘme. Je dirai J’étais lĂ  ; telle chose m’avint; » Vous y crolrez ĂȘtre vous-mĂȘme. ? A ces mots, en pleurant, ils se dirent adieu. Le voyageur s’éloigne ; et voilĂ  qu’un nuage L’oblige de chercher retraite en quelque lieu. Un seul arbre s’offrit, tel encor que l’orage Maltraita le pigeon en dĂ©pit du feuillage. L’air devenu serein, il part tout morfondu, SĂšche du mieux qu’il peut son corps chargĂ© de pluie, Dans un champ Ă  l’écart voit du blĂ© rĂ©pandu, Voit un pigeon auprĂšs cela lul donne envie ; Il y vole, il est pris ce blĂ© couvrait d’un las Les menteurs et traĂźtres appas. Le las Ă©tait usĂ© si bien que, de son aile, De ses pieds, de son bec, l’oiseau le rompt enfin Quelque plume V pĂ©rit et pĂ©rit et le pis du destin Fut qu’un certain vautour Ă  la serre cruelle, Vit notre malheureux qui, traĂźnant la ficelle Et les morceaux du las qui l’avaient attrapĂ©, Semblait un forçat Ă©chappĂ©. Le vautour sien allait le lier ,quand des nues Fond Ă  son tour un aigle aux ailes Ă©tendues. Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprĂšs d’une masure, Crut, pour ce coup, que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant cet Ăąge est sans pitiĂ© prlt sa fronde, et, du coup, tua plus d’à moitiĂ© La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiositĂ©, TraĂźnant l’aile et traĂźnant le piĂ©, Demi-morte et demi-boiteuse, Droit au logis s’en retourna Que bien que mal elle arriva Sans autre aventure fĂącheuse. VoilĂ  nos gens rejoints ; et je laisse Ă  juger De combien de plaisi s ils payĂšrent leurs peines. Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines. Soyez-vous l’un Ă  l’autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste. J’ai quelquefois aimĂ© je n’aurais pas alors Contre le Louvre et ses trĂ©sors, Contre le firmament et sa voĂ»te cĂ©leste, ChangĂ© les bois, changĂ© les lieux HonorĂ©s par le pas, Ă©clairĂ©s par les yeux De l’aimable jeune bergĂšre Pour qui, sous le fils de CythĂšre, Je sepu’is, engagĂ© par mes premiers serments. HĂ©las ! Quand reviendront s moments ? PAGF s OF lg au grĂ© de mon Ăąme inquiĂšte ? Ah! si mon coeur osait encor se renflammer ! Ne sentirai-je plus de charme qui m’arrĂȘte ? Al-je passĂ© le temps d’aimer ? 2 Le renard et la cigogne le renard et la cigogne » est une fable extraite du livre I ; la Fontaine prĂ©sente deux personnages qui s’opposent le renard est plutĂŽt Ă©goĂŻste alors que la cigogne elle est plus mise en valeur ar l’auteur car c’est un oiseau gracieux et intelligent. CompĂšre le Renard se mit un jour en frais, Et retint Ă  diner commĂšre la Cigogne. Le rĂ©gal fut petit et sans beaucoup d’apprĂȘts Le galand, pour toute besogne, Avait un brouet clair il vivait chichement. Ce brouet fut par lui servi sur une assiette La cigogne au long bec n’en put attraper miette, Et le drĂŽle eut lapĂ© le tout en un moment. Pour se veneer de cette tr PAGF 6 OF lg Serrant la queue, et portant bas l’oreille. Trompeurs, c’est pour vous que j’écris Attendez-vous Ă  la pareille. Le milan et le rossignol ? le milan et le rossignol » est une fable extraite du livre IX ; Jean de la Fontaine met en Ɠuvre deux oiseaux dont un est pris par la faim le milan. Pour sauver sa peau, le rossignol essaye tant bien que mal de convaincre le milan de l’écouter chanter. Dans cette fable, La Fontaine dĂ©nonce la supĂ©rioritĂ© de l’instant face Ă  la raison. AprĂšs que le milan, manifeste voleur, Eut rĂ©pandu l’alarme en tout le voisina e, Et fait crier sur lui les enfa extraite du livre ; dans cette fable figure un renard, rusĂ© et flatteur, et un corbeau naĂŻf. La Fontaine critique deux grands acteurs de l’époque le ourtisan le renard et une personne de pouvoir le corbeau. Maitre corbeau, sur un arbre perchĂ©, Tenait en son bec un fromage. MaĂźtre renard par l’odeur allĂ©chĂ© , Lui tint Ă  peu prĂšs ce langage Et bonjour Monsieur du corbeau. Que vous ĂȘtes joli! que vous me semblez beau! Sans mentir, si votre ramage Se rapporte Ă  votre plumage, Vous ĂȘtes le phĂ©nix des hĂŽtes de ces bois» A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie; Et pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec laisse tomber sa proie. Le renard s’en saisit et dit Mon bon Monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dĂ©pens de celui qui l’écoute Cette leçon vaut bien un fromage sans doute. Le corbeau honteux et confus Jura mais un peu tard , qu’on ne l’y prendrait plus. Un vrai mouton de sacrifice On l’avait rĂ©servĂ© pour la bouche des Dieux. Gaillard Corbeau disait, en le couvant des yeux Je ne sais qul fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraĂźt en merveilleux Ă©tat Tu me serviras de pĂąture Sur l’animal bĂȘlant Ă  ces mots il s’abat. La moutonniĂšre crĂ©ature Pesait plus qu’un fromag ; outre que sa toison Était d’une Ă©paisseur extrĂȘme, Et mĂȘlĂ©e Ă  peu prĂšs de la mĂȘme façon Que la barbe de PolyphĂšme. Elle empĂȘtra si bien les serres du Corbeau, Que le pauvre Animal ne put faire retraite. Le Berger vient, le prend, l’encage bien et beau Le donne Ă  ses enfants pour servir d’amusette. Il faut se mesurer; la consĂ©quence est nette Mal prend aux volereaux de faire les voleurs. L’exemple est un dangereux leurre Tous les mangeurs de gens ne sont pas grands seigneurs ; OĂč la guĂȘpe Ă  passĂ©, le moucheron demeure. 6 L’araignĂ©e et l’hirondelle PAGF lg ce maudit oiseau Je l’ai tissu de matiĂšre assez forte. » Ainsi, d’un discours insolent, Se plagnait l’araignĂ©e autrefois tapissiĂšre, Et qui, lors Ă©tant filandiĂšre, PrĂ©tendait enlacer tout insecte volant. La sƓur de PhilomĂšne, attentive Ă  sa proie, MalgrĂ© le bestion happait mouches dans l’air, Pour ses petits, pour elle, impitoyable joie, Que ses enfants gloutons, d’un bec toujours ouvert, D’un ton demi-formĂ© , bĂ©gayante couvĂ©e, Demandaient par des cris encor mal entendus. La pauvre aragne n’ayant plus Que la tĂȘte et les pieds, artisans superflus, Se vit elle-mĂȘme enlevĂ©e L hirondelle, en passant, emporta toile, et tout, Et l’animal pendant au bout. Jupin pour chaque Ă©tat mit deux tables au monde L’adroit, le vigilant, et le fort sont assis A la premiĂšre; et les petits Mangent leur reste Ă  la seconde.

DissertationIntroduction: Jean de La Fontaine, Ă©crivain français du XVIIĂšme siĂšcle, publie son premier recueil Fables Choisies en 1668. Les fables du recueil sont des rĂ©cits courts mettant en scĂšne des animaux et dĂ©livrant l’esprit critique et proposant une morale.
Il est d’abord important de noter que La Fontaine a pris grand soin de ne pas rĂ©unir ses textes au hasard, puisque leur classement ne correspond pas aux dates de composition qu’on peut connaĂźtre. Il y a donc une volontĂ© - qu’elle rĂ©ponde Ă  une stratĂ©gie de la dĂ©so­rientation ou Ă  l’installation d’une problĂ©matique ou de plusieurs problĂ©matiques - il y a une volontĂ© derriĂšre ce faux dĂ©sordre. En outre, il est clair que par moments, l’articulation des fables correspond nettement Ă  la volontĂ© d’instituer des micro-sĂ©quences thĂ©matiques, des suites les fables 9 Ă  14 du livre VII traitent de la for­tune, les fables 10 et 11 du livre VIII, de l’amitiĂ©, les fables 1, 3, 5, 7, 14, du livre X, de la souverainetĂ© et de la tyrannie de l’homme sur les animaux, etc. Mais sur l’ensemble du recueil, que voit-on ? Livre VII Du flĂ©au de la guerre ?, Les Animaux malades de la peste, Ă  l’hymne Ă  la paix, Un Animal dans la lune. Le livre VII est centrĂ© sur les questions de la paix et de la guerre et plus spĂ©cifiquement de la guerre de Hollande, moins glorieuse qu’on l’a souvent cru. La guerre ne retombant ni sur le roi ni sur les Grands, elle retombe sur l’ñne, comme les impĂŽts sur le peuple. La guerre ne modĂšre pas l’égoĂŻsme du clergĂ© VII, 3. L’une des leçons est qu’on ne s’est pas accommodĂ© entre nations et qu’on y a beaucoup perdu Le HĂ©ron et la Fille, VII, 4 en voulant trop gagner. La seconde morale est que le monde est happĂ© par le trop » trop vouloir, trop conquĂ©rir... Ce qu’il faut rechercher c’est la mĂ©diocritĂ© » et la sagesse Les Souhaits, VII, 5, et ce n’est pas Ă  la Cour vrai charnier qu’on l’apprend la Cour sent la mort, on n’y peut ni blĂąmer, ni louer VII, 6. Il est alors proprement dangereux de mĂ©diter, parce qu’on devient vulnĂ©rable devant la force Les Vautours et les Pigeons, VII, 7 et que l’on devient proie. Ceux qui ne mĂ©ditent pas, ceux qui s’agitent et font les impor­tuns Le Coche et la Mouche, VII, 8 en sont les parasites et accroissent les difficultĂ©s de l’État. Outre l’agitation des uns, la violence des autres, il y a aussi le rĂȘve dĂ©rai­sonnable qui mĂšne le monde et entraĂźne les guerres picrocholines ou autres et fait tout chuter VII, 9,10. Il ne faut donc pas courir aprĂšs la fortune VII, 11. Il est trop facile de se faire gloire de ses succĂšs et d’attri­buer Ă  la Fortune ses propres revers personnels VII, 13, d’autant que le monde est parcouru d’opinions fausses sur lesquelles il est aisĂ© de jouer VII, 14. Dans ce monde violent, il n’y a pas de mĂ©diateur possible, surtout lorsqu’il est Ă©manation de l’État VII, 15, fĂ»t-il juge, et ce monde ne court que vers la division et la mort VII, 16. Devant ce tableau fort sombre des folies et des horreurs de la guerre et du pouvoir, la modĂ©ra­tion des hommes et des rois est-elle encore possible ? L’espoir rĂ©siderait-il dans la paix et la science, puisque l’Angleterre nous en donne l’exemple VII, 17 ? Reste la deuxiĂšme fable du livre VII, sorte de fabliau qu’on a bien du mal Ă  relier Ă  la dĂ©monstration, sauf Ă  considĂ©rer qu’on reporte sur les affaires privĂ©es l’hor­reur des querelles publiques, mais c’est Ă©videmment difficile et peu lĂ©gitime. Livre VIII La mort et les jeux de langage sont les deux topiques du livre VIII. De la fable La Mort et le Mourant Ă  celle titrĂ©e Le Loup et le Chasseur, la cruautĂ© de la mort encadre une rĂ©flexion sur les charmes et les mĂ©faits de la parole. GrĂące au discours faux, on peut se tirer d’affaire et tuer les autres VIII, 3, Le Lion, le Loup et le Renard ; l’élo­quence de DĂ©mosthĂšne est inopĂ©rante au point qu’il faut se fonder sur les rĂ©cits et les contes pour sĂ©duire les hommes VIII, 4, Le Pouvoir des Fables, toute paro­le semble inutile, tout fatigue, les dieux en particulier en sont les premiers fatiguĂ©s VIII, 5, tout est dĂ©formĂ© VI11, 6, Les Femmes et le Secret et vain, bons mots pour les sots 8 ou hĂąbleries 9. Alors, mieux vaut se taire et rĂȘver de pure amitiĂ© 11, sans illusion. La parole est utile lorsqu’elle inter­vient dans une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur son illusion 14 mais se heurte Ă  la rĂ©alitĂ© 15. Il faudrait, face aux faux dis­cours 16, savoir s’entraider 17 et prĂ©fĂ©rer la morale, l’apologue, Ă  l’ignorance et au bavardage 18, 19, mais est-ce au moins possible ? MĂȘme Jupiter parle en vain 20 et l’on doit rĂ©sister aux mots et aux conseils des autres 21 pour se sauver soi-mĂȘme. Aucune confiance ne doit donc ĂȘtre faite aux apparences, le naturel est le naturel et le chat reste un chat, malgrĂ© son discours 22, 25, 26 le sage se mĂ©fie des entretiens frivoles. Le lan­gage tue, sauve aussi lorsqu’on le maĂźtrise dans une sociĂ©tĂ© fondĂ©e sur ses jeux et ses apparences, mais Ă  condition qu’on ne le croie, Ă  aucun moment, vĂ©ritable. La communication vraie, fondĂ©e sur les vertus de l’amitiĂ© et de l’entraide, est bien loin, Ă  l’horizon du texte, mais n’est-elle pas seulement une vue de l’esprit ? Le Savetier et le Financier, Les Deux Chiens et l’Âne mort nous apprennent qu’il faut renoncer aux ambitions mortelles et rester dans son monde. L’exemple du chien qui porte Ă  son cou le dĂźner de son maĂźtre montre que la cupiditĂ© est universelle, et que l’éducation est une vertu qui n’est jamais dĂ©finitive puisqu’on peut la perdre. L’homme, guettĂ© par la mort, se dĂ©bat dans un univers trompeur dans lequel il doit se mĂ©fier de ses sem­blables, mais ce mĂȘme homme ne peut, et c’est sa destinĂ©e, que rester dans le monde et, malgrĂ© tout, en jouir Le Loup et le Chasseur Il faut que l’on jouisse ». Livre IX Le livre IX expose l’ordre de l’univers et suggĂšre une morale quasi religieuse. L’homme, par nature, est amenĂ© Ă  trop vouloir. Le pigeon apprend qu’il aurait mieux fait de rester au gĂźte 2, il vaut mieux que les arbres aient des glands que des citrouilles 3, le pĂ©dant a tort de vouloir trop corriger ses Ă©lĂšves 5 l’ordre est divers, certes 7, 12, mais il est ordre et loi, supĂ©rieur Ă  toute autre loi, en particulier paĂŻenne 6. Ne changeons rien, Ă©vitons les disputes 9, fuyons ceux qui vendent la sagesse 8, ne nous fions pas Ă  l’hypocrisie 14 et connaissons notre nature, mĂȘme si dans l’excĂšs rĂ©side une sorte de grandeur 15. Est-ce pour autant une nature divine, y a-t-il un dieu qui gĂšre le monde ? Les priĂšres sont bien vaines 13 et Dieu reste impĂ©nĂ©trable 16. Vivons donc, mais en pleine dĂ©fiance des autres, des flatteurs 17, des plaisirs et des mythes 18, des harangues 19, et reconnaissons l’ordre gassendiste le discours Ă  Mme de la SabliĂšre les animaux ont une Ăąme terrestre, les hommes ont une Ăąme cĂ©leste et terrestre. Les allers et retours entre l’homme et Dieu, dans ce livre, tĂ©moignent d’une orga­nisation de l’univers en tant qu’ordre divers, multiple, et de ses dĂ©viations. Le Singe et le LĂ©opard, mĂ©ditation sur la diversitĂ©, peut nous surprendre, mais peut entrer dans la cohé­rence car il insiste sur les apparences... Livre X Le livre X montre l’homme dominant la nature et ses semblables 1 l’homme est dĂ©voration, les animaux sont dĂ©voration, la nature est dĂ©voration 1, 3, 5 la chaĂźne est constituĂ©e avec rigueur. L’homme est Ă  la fois le roi des animaux et leur tyran 8. Il faut donc Ă©viter les rois 9, comme les animaux doivent Ă©viter les hommes 10, 11, 12, jusqu’à Dieu, peut-ĂȘtre, qui foudroie les hommes Discours Ă  M. le duc de La Rochefoucauld. Dans ces conditions, pourquoi La Tortue et les deux Canards 2, L’Enfouisseur et son CompĂšre 4, Les deux Aventuriers et le Talisman 13, condamnant l’impuden­ce, le babil et la sottise ? Peut-ĂȘtre pour consoler les faibles en leur disant qu’on peut tromper les trompeurs et que la puissance est une ombre. Garder l’ordre et se consoler, surtout ne rien changer de peur que tout soit pire encore... Livre XI Le livre XI revient aux puissants et Ă  la politique, peut-ĂȘtre Ă  la guerre de Hollande. 11 faut cĂ©der au lion ou l’empĂȘcher de grandir. Lorsqu’il est grand, il faut faire avec 1. Il faut avoir le dĂ©sir de plaire et compter sur soi 2, 3 et, si l’on peut, fuir loin de la Cour 4, parce qu’il n’y a pas grand-chose Ă  attendre des rois et que les plaines danubiennes lui sont prĂ©fĂ©rables, mĂȘme si Louis sait dompter l’Europe Épilogue. Restent donc la sauvagerie du paysan du Danube ou le jardin du vieillard comme seules issues. Mais pourquoi le renard est-il reprĂ©sentĂ© trompant le loup 6 ? Que vient faire le chat-huant accumulateur 1 ? Des leçons politiques peuvent en ĂȘtre tirĂ©es le loup travaille pour le renard qui travaille pour le roi, le roi-hibou conserve de la chair fraĂźche et grasse pour se repaĂźtre... Articles liĂ©s aux Fables de La Fontaine La fable dĂ©finition, caractĂ©ristiques et exemples L'apologue analyse du texte "Le pouvoir des fables" de jean de La Fontaine. La laitiĂšre et le pot au lait lecture analytique
Legenre de la fable est aujourd'hui un grand genre mais il n'en Ă©tait pas de mĂȘme avant l'Ă©poque de La Fontaine. En Ă©crivant des fables, celui-ci tourne le dos Ă  la tragĂ©die, qui est alors considĂ©rĂ© comme le genre noble, et s'intĂ©resse Ă  un genre mineur. Il s'inspire d'Esoppe dont les fables sont lies en France depuis le XVIĂšme

Nombreux sont les français et les françaises qui depuis des gĂ©nĂ©rations ont vibrĂ© Ă  la lecture des Fables de La Fontaine, qu’elles aient Ă©tĂ© enseignĂ©es en classe, apprises par cƓur Ă  la maison, ou lues tout haut avec leurs parents ou leurs grands-parents. Qui ne se souvient pas des phrases les plus connues et qui demeurent familiĂšres encore aujourd’hui car elles sont entrĂ©es dans le langage commun La raison du plus fort est toujours la meilleure », On a souvent besoin d’un plus petit que soi », Rien ne sert de courir il faut partir Ă  point », ou les rĂ©fĂ©rences Ă  vendre la peau de l’ours », Ă  la montagne qui accouche d’une souris », Ă  qui est pris qui croyait prendre » et Ă  Aides-toi le Ciel t’aidera » ? Qui peut oublier tous ces lapins, tortues, corbeaux, fourmis, renards, lions, agneaux, et autres animaux qui se parlent entre eux avec tant de naturel malgrĂ© l’aspect irrĂ©el de ces conversations ? Qui peut ignorer les multiples illustrations des Fables par les peintres et artistes entre le 17e et le 21e siĂšcle ? Or, si nous connaissons certaines des fables et que nous pouvons rĂ©citer celles-ci par cƓur, peu de lecteurs ou lectrices connaissent la vie de l’auteur, ni les profonds messages que les fables transmettent. La Fontaine n’a publiĂ© ses premiĂšres Fables qu’en 1668 alors qu’il avait dĂ©jĂ  47 ans. Le premier livre Ă©tait dĂ©diĂ© au Dauphin, fils de Louis XIV, qui avait sept ans. Dans cette premiĂšre PrĂ©face La Fontaine annonce dĂ©jĂ  le but de ses Ă©crits. Il convient que le jeu et l’amusement font partie des premiĂšres annĂ©es du petit prince mais en mĂȘme temps lui rappelle qu’il doit donner quelques-unes de ses pensĂ©es Ă  des rĂ©flexions sĂ©rieuses ». La deuxiĂšme partie de cette PrĂ©face rend hommage Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs classiques tels PhĂšdre, Aristote et autres fabulistes animaliers, suivi d’un long essai sur Ésope, son maĂźtre dont il fait un Ă©loge vibrant Je chante les hĂ©ros dont Ésope est le pĂšre ». Certaines des Ɠuvres de ce dernier font d’ailleurs leur apparition dans le recueil des Fables suivies d’un texte de notre poĂšte qui reformule lĂ©gĂšrement celles de son hĂ©ros. Les fables Ă©taient Ă  la mode Ă  l’époque pendant laquelle La Fontaine Ă©crivit les siennes et beaucoup s’y essayaient. Cepedant ce qui Ă©tait surtout apprĂ©ciĂ© Ă©tait une littĂ©rature lĂ©gĂšre truffĂ©e de rĂ©fĂ©rence aux animaux. MalgrĂ© son admiration pour Ésope, de qui il disait tenir son inspiration, ainsi que les Ɠuvres d’Horace et de SĂ©nĂšque, des fabliaux du moyen Ăąge et des fables colportĂ©es d’Inde, de Chine et des pays arabes, La Fontaine avait une autre forme en tĂȘte. Dans ses nombreuses prĂ©faces il thĂ©orisa le style de ses fables celles-ci devaient Ă©viter la longueur et l’obscuritĂ© mais il fallait qu’elles aient du piquant, et elles devaient ĂȘtre gaies afin de capter l’attention de ses lecteurs pour mieux leur enseigner une morale universelle. Elles devaient donc allier le charme et le plaisir avec la raison et l’instruction Ces Fables ne semblent pas ce qu’elles semblent ĂȘtre. Le plus simple Animal nous y tient lieu de MaĂźtre. Une morale nue apporte de l’ennui ; le conte fait passer le prĂ©cepte avec lui. En ces sortes de Feintes il faut instruire et plaire ». Le Lion et le Chasseur Laurent Cars 1699-1771 Gravure rĂ©alisĂ©e par Laurent Cars d’aprĂšs un dessin de Jean-Baptiste Oudry reprĂ©sentant la fable Le lion et le chasseur de Jean de La Fontaine fable 2 du livre VI DĂšs cette premiĂšre PrĂ©face, La Fontaine expliqua aussi au Dauphin pourquoi il avait choisi de mettre les animaux sur le devant de la scĂšne de ses fables Les propriĂ©tĂ©s des animaux et leurs divers caractĂšres y sont exprimĂ©s ; par consĂ©quent les nĂŽtres aussi, puisque nous sommes l’abrĂ©gĂ© de ce qu’il y a de bon et de mauvais dans les crĂ©atures irraisonnables. » Ce serait lĂ  son thĂšme principal, rĂ©itĂ©rĂ© de nombreuses fois Or vous savez Iris de certaine science, Que quand la bĂȘte penserait, La bĂȘte ne rĂ©flĂ©chirait Sur l’objet, ni sur sa pensĂ©e. Descartes va plus loin, et soutient nettement Qu’elle ne pense nullement. Vous n’ĂȘtes point embarrassĂ©e De le croire ni moi.» Discours Ă  Madame de la SabliĂšre L’homme agit et il se comporte, En mille occasions comme les animaux. » Discours Ă  Monsieur le Duc de La Rochefoucauld La Fontaine Ă©tait un homme complexe et talentueux, malgrĂ© la lĂ©gende qui voudrait qu’il ait Ă©tĂ© constamment dĂ©sargentĂ©, un parasite, un libertin toujours Ă  l’affĂ»t de mĂ©cĂšnes, un homme qui Ă©voluait dans les salons luxueux des aristocrates riches et oisifs qui entouraient Louis XIV Ă  une pĂ©riode oĂč festins et bals costumĂ©s Ă©taient Ă  leur apogĂ©e, et qui Ă©crivait des fables lĂ©gĂšres et distrayantes. Il est vrai qu’avide de libertĂ© le poĂšte avait abandonnĂ© la sinĂ©cure dont il avait hĂ©ritĂ© en tant que MaĂźtre des Eaux et des ForĂȘts dans sa Champagne natale, car ce travail l’ennuyait. Il est vrai aussi qu’en ce faisant il abandonnait sa femme et son fils qu’il dĂ©laissa pour partir Ă  Paris. Mais c’était un homme qui Ă©tait toujours restĂ© attachĂ© aux souvenirs de son enfance dans la campagne oĂč il Ă©tait nĂ©, oĂč il avait Ă©tĂ© Ă©levĂ©, et dans laquelle il avait pu observer la nature et les animaux qui l’entouraient. C’était aussi un homme qui, par l’intermĂ©diaire de ses fables animaliĂšres, critiqua inlassablement le pouvoir arbitraire et injuste de la royautĂ© et railla la frivolitĂ© et l’hypocrisie des courtisans qui l’entouraient. Il ne se laissa jamais contrĂŽler par l’absolutisme royal et ne cessa d’émettre des jugements sĂ©vĂšres sur les abus du roi et de ses ministres. La Fontaine, nĂ© en 1621 Ă  ChĂąteau-Thierry, avait brĂ»lĂ©, comme beaucoup de jeunes poĂštes, de rejoindre Paris et d’y mener la vie dont il rĂȘvait entre les dĂźners littĂ©raires bien arrosĂ©s, les nuits entiĂšres passĂ©es Ă  partager leurs Ă©crits et la compagnie de jolies parisiennes ; il y arriva donc Ă  la fin des annĂ©es 1750. C’est Ă  Paris qu’il fit la connaissance de MoliĂšre, Racine et Corneille. Il Ă©tait entourĂ© d’un cercle de poĂštes qui avaient créé un havre pour la poĂ©sie et la littĂ©rature en gĂ©nĂ©ral et espĂ©raient qu’ils pourraient convaincre le nouveau roi de l’importance des Lettres pour le royaume. C’était un poĂšte prolifique il Ă©crivit 240 fables, 64 contes, des romans en prose, deux livrets d’opĂ©ra, deux tragĂ©dies, deux comĂ©dies, un ballet, des Ă©pĂźtres, des sonnets, des madrigaux, des rĂ©cits de voyage, et des lettres, et qui fut membres de l’AcadĂ©mie. C’était aussi un homme qui mettait l’amitiĂ© au-dessus de toute valeur Chacun se dit ami ; mais fol qui s’y repose rien n’est plus commun que ce nom ; rien n’est plus rare que la chose. » Parole de Socrate. Un ami vĂ©ritable est une douce chose. Il cherche vos besoins au fond de votre cƓur; Il vous Ă©pargne la pudeur De les lui dĂ©couvrir vous-mĂȘme. Un songe, un rien, tout lui fait peur Quand il s’agit de ce qu’il aime. » Les Deux Amis NoĂ«l Lemire 1724-1801 Gravure rĂ©alisĂ©e par NoĂ«l Le Mire d’aprĂšs un dessin de Jean-Baptiste Oudry reprĂ©sentant la fable Les deux amis de Jean de La Fontaine fable 11 du livre VIII Cependant un Ă©pisode marqua la vie de La Fontaine d’une façon indĂ©lĂ©bile. LĂ©lĂ©gant et astucieux intendant des finances, Fouquet, qui avait pris La Fontaine sous son aile Ă©tait devenu Ministre des Finances. Fouquet attisa la jalousie du jeune Louis XIV, et surtout de Colbert qui allait agencer sa chute. Louis XIV pris la dĂ©cision d’arrĂȘter Fouquet et, aprĂšs un procĂšs pendant lequel ce dernier se dĂ©fendit avec Ă©loquence, et bien que de nombreuses voix s’élevĂšrent pour plaider sa cause, se prononça pour son enfermement dans une prison oĂč il devait croupir pendant le reste de ses jours. La Fontaine eut beau Ă©crire au roi un ardent plaidoyer pour faire libĂ©rer Fouquet – ce qui prĂ©sentait un risque pour son auteur – cela n’eut aucune influence. Cette injustice, cette dĂ©loyautĂ© et cette basse jalousie furent non seulement un moment de profonde tristesse pour le poĂšte mais furent un tournant majeur dans sa vie, et c’est Ă  ce moment que commencĂšrent Ă  s’agiter dans son esprit les animaux qui seraient ses porte-paroles pour dĂ©crire l’immoralitĂ© et l’injustice qu’il avait constatĂ©es. C est ce bestiaire qui lui apporterait enfin la gloire. La Fontaine mourut en 1695 laissant des fables qui pendant 350 ans lui survĂ©curent, qui sont inscrites dans le cƓur de tous les jeunes de France, et qui furent les plus lues, pastichĂ©es et illustrĂ©es que les Ă©crits de n’importe quel Ă©crivain français. La Fontaine Ă©tait un commentateur de son temps, douĂ© d’un sens rare de l’observation, et un insoumis Ă  sa maniĂšre. Il choisit donc de faire jouer et parler les animaux qui Ă©taient les plus emblĂ©matiques des dĂ©fauts qu’il constatait autour de lui l’arrogance, le pouvoir, la flagornerie, le mensonge, l’arbitraire, le mĂ©pris de la faiblesse. La familiaritĂ© de la campagne de son enfance, son observation des animaux pendant ses jeunes annĂ©es, et plus tard son expĂ©rience des hommes et femmes cultivĂ©s, lettrĂ©s et chaleureux dont les salons lui Ă©taient toujours ouverts comme ceux de Madame de SĂ©vignĂ©, Madame de Lafayette, et Madame de Montespan, ainsi que ses observations sur la cour, les ministres et les courtisans s’alliĂšrent pour aboutir Ă  une critique redoutable mais masquĂ©e par des tableaux distrayants et apparemment inoffensifs. Ses Ă©crits purent paraĂźtre simplistes Ă  certains mais ils dĂ©voilaient son jugement impitoyable sur le pouvoir absolu du monarque, la lĂąchetĂ© des courtisans obsĂ©quieux, son dĂ©goĂ»t pour les mensonges, la flatterie et l’attitude hypocrite de membres la cour Amusez les rois par des songes, Flattez-les d’agrĂ©ables mensonges, Quelque indignation dont leur cƓur soit remplie, Ils goberont l’appĂąt, vous serez leur ami. » Les ObsĂšques de la Lionne Illustration de Jean-Baptiste Oudry Dans l’allĂ©gorie animaliĂšre des Fables, les animaux qui y sont prĂ©sents sont symboliques, physiquement et par leurs paroles. Ils ont tous un rĂŽle bien prĂ©cis car chacun reprĂ©sente un stĂ©rĂ©otype le lion est puissant, cruel et orgueilleux, la fourmi travailleuse, le renard est rusĂ©, l’agneau doux, le loup sanguinaire, le lapin peureux, mais ce nest qu’en analysant de prĂšs leurs paroles, leurs attitudes et leurs actions qu’on se rend compte que le lion reprĂ©sente la puissance royale tyrannique, ou que l’agneau reprĂ©sente la faiblesse des pauvres devant cette tyrannie. Certains des animaux comme le renard Ă©voquent les courtisans qui gravitent autour de l’absolutisme royal et dont la plus grande peur est d’ĂȘtre bannis de la cour, d’autres dĂ©montrent les qualitĂ©s, les sacrifices et la sagesse des plus faibles et des plus humbles. Par leurs paroles ces animaux illustrent les comportements souvent risibles et nuisibles de leurs contemporains. Une des Fables les plus Ă©loquentes Ă  ce sujet est intitulĂ©e La Cour du Lion, car dĂšs le dĂ©but il avait choisi le lion, cruel roi des animaux, pour reprĂ©senter le monarque. Dans cette fable le lion dĂ©cide de tenir une cour plĂ©niĂšre et d’y inviter tous les principaux de son Ă©tat. Le Louvre Ă©tant un endroit fĂ©tide dont l’odeur est abominable, l’ours, plutĂŽt balourd se bouche le nez et ainsi se fait renvoyer de l’évĂ©nement. Le singe, imitateur sans pareil, flatte le roi en approuvant sa colĂšre et sa sĂ©vĂ©ritĂ©, envers l’ours, ce qui dĂ©plait au roi qui lui rĂ©serve le mĂȘme sort. Arrive le renard, rusĂ© et malin, comme nous l’avons vu dans Le Renard et le Corbeau et nombreuses autres fables, qui pour arriver Ă  ses fins et Ă©chapper Ă  l’opprobre, refuse de dĂ©crire l’odeur infĂąme en expliquant qu’il a un rhume et qu’il est donc sans odorat. Il Ă©vitera la punition. Ce dernier incarne ceux qui entourent le roi et ne font que le flatter sans pour autant faire preuve du stratagĂšme ingĂ©nieux adoptĂ© par le renard. La Fontaine conclue cette fable de la façon suivante Ne soyez Ă  la Cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincĂšre ; Et tachez quelquefois de rĂ©pondre en Normand [1]. » [1] Expression qui veut dire rĂ©pondre Ă©vasivement. Illustration de Jean-Baptiste Oudry Les Animaux malades de la Peste, une des Fables les plus connues de La Fontaine, creuse le mĂȘme thĂšme. Quand les Animaux subissent l’attaque brutale de la Peste qui les tue les uns aprĂšs les autres, le Roi-Lion leur explique que la maladie provient de leur culpabilitĂ© et que chacun doit avouer ce qu’il a fait de plus mal afin de faire reculer la douloureuse Ă©pidĂ©mie. Il ajoute que lui-mĂȘme est coupable d’avoir dĂ©vorĂ© des moutons et mĂȘme des bergers et annonce qu’il compte se dĂ©vouer pour obtenir la fin de la peste. Cependant il exige que chacun s’accuse Ă©galement de ses propres fautes. Or ni le renard rusĂ©, ni le tigre ou l’ours hypocrites et lĂąches, avoue la moindre faute, et ils sont donc absous. Seul l’ñne admet qu’un jour il a broutĂ© dans un prĂ©, ce qui permet aux autres d’identifier le coupable idĂ©al. L’ñne est condamnĂ© Ă  mort. Toujours avide d’illustrer l’arbitraire et l’injustice de tels procĂšs, et visant les ministres et conseillers du roi, La Fontaine offre la morale suivante Selon que vous serez puissants ou misĂ©rable, Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir. » Le souverain ne sembla pas se rendre compte de ces accusations et railleries rĂ©pĂ©tĂ©es, peut-ĂȘtre parce qu’il n’attachait aucune importance aux fables et ne les lisait donc pas. Les recueils de fables suivants se firent plus ironiques et plus railleurs avec de plus longs discours Ă  ses amis pour rendre plus explicites ses Ă©crits et ses principes. Dans ses vers, La Fontaine s’est servie de tous les genres littĂ©raires l’allĂ©gorie, la parabole, la mĂ©taphore, l’analogie, le symbole et l’emblĂšme, en attribuant aux animaux qui dialoguent les travers des ĂȘtres humains. Son dĂ©fi, qu’il a relevĂ© avec maestria, Ă©tait de rĂ©concilier l’utile et l’agrĂ©able, de plaire Ă  la fois aux jeunes et aux moins jeunes, d’instruire et de distraire, de rĂ©unir le badinage et la sagesse morale, l’agrĂ©able et l’utile, en somme d’amuser et d’éduquer en mĂȘme temps. C’était le difficile Ă©quilibre auquel il aspirait et qu’il a si bien atteint. Celui qui avait Ă©crit qu’il faisait chanter les animaux » pour mieux les comparer aux hommes et aux femmes Ă©crivit Ă  plusieurs niveaux aux enfants aussi bien qu’aux adultes sur lesquels il espĂ©rait avoir une portĂ©e morale. En nous lĂ©guant ce dĂ©filĂ© d’animaux mĂ©morables, il a superbement rĂ©ussi son pari Ă  la fois de distraire et d’instruire ses contemporains ainsi que tous ceux et celles qui de gĂ©nĂ©ration en gĂ©nĂ©ration allaient se rĂ©jouir de ces lectures et se remĂ©morer ces leçons. Isabelle de Courtivron, le 19 mars 2018 Bibliographie critique Patrick Dandrey, La Fabrique des Fables essai sur la poĂ©tique de La Fontaine, Klincksieck, 1992 Marc Fumaroli, Le PoĂšte et le roi, Ă©ditions de Fallois 1997 Eric Orsenna, La Fontaine, Une Ă©cole buissonniĂšre, Stock, 2017 La Fontaine, Fables, texte intĂ©gral, Gallimard 1991

kHiL. 111 373 75 121 111 317 244 179 40

dissertation sur les fables de la fontaine